DIEU AU CENTRE OU L'HOMME AU CENTRE ?

 

"L'homme est ce point égocentré par la péché qu'il finit par penser que tout ce qui a été créé ne l'a été que pour lui. Ainsi, il ne cesse de vouloir s'approprier tout ce qui l'entoure afin de satisfaire une soif intérieure qui semble pourtant insatiable. 

En effet, l'homme ne jouit de rien véritablement, car il ne cesse de vivre dans la convoitise de ce qu'il n'a pas encore. Pire que tout, quand il croit en Dieu, il s'imagine parfois qu'il est tellement au centre de tout que Dieu n'est plus qu'un moyen d'atteindre ses propres finalités humaines et terrestres et de satisfaire ses moindre aspirations ou ambitions. 

Dans l'esprit de l'homme, Dieu devient alors cet objet qui œuvre à le satisfaire. 

Des question se posent alors à nous : 

1. Sommes-nous la finalité de tout et donc le but vers lequel tout doit converger ? 

2. Tout ce que Dieu fait, n'est-il pas pour conduire l'homme vers sa destinée, une sorte de divinisation de l'homme ? 

3. Dieu ne poursuit-il pas alors avec sa créature un but qui serait ainsi totalement hors de lui-même ? 

Voila comment s'imaginer un Dieu qui serait corvéable à merci. 

Seulement, ce n'est pas celui dont parle les Ecritures qui déclarent dans Romains 11.36 "C’est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles ! Amen !". 

Pour l'apôtre Paul, il est clair que tout n'a pas été créé pour l'homme qui n'est certainement pas la finalité de tout. L'apôtre nous donne à réaliser que Dieu reste au centre de ses actes créateurs et que C'EST DE LUI, PAR LUI ET POUR LUI que sont toutes choses. 

Redécouvrir ainsi cette réalité théocentrique, c'est permettre à l'homme de reprendre sa place au cœur même de la souveraineté de Dieu et de sa volonté divine. 

La grande erreur de l'humanisme, ce n'est pas d'avoir reconnu à l’homme une véritable valeur, mais de lui avoir imaginé une valeur suprême qui le positionnerait ainsi au-dessus de tous et même de Dieu, en s'imaginant être lui-même cet espoir suprême en qui il doit croire.

C'est ainsi que la créature se détourne de Dieu et se retourne vers elle-même pour s'adorer.

Paul écrit dans Romains 1.25 que nous avons changé la vérité de Dieu en fausseté, et nous avons adoré et servi la créature, en abandonnant le Créateur. 

Ainsi, la véritable idolâtrie, va bien au-delà du fait d'adorer une statuette ou une fausse divinité qui est par définition hors de soi. L'idolâtrie prend sa forme la plus insidieuse dans la pensée prééminente et prédominante qui ramène finalement tout à soi. Le propre de l'idolâtrie c'est l'homme qui prend la place centrale et se créé des idoles, des substituts à Dieu pour le servir, mais chacun sait au fond de lui-même, que ces idoles ne servent en réalité qu'à soulager les consciences tordues sans jamais y parvenir. Il est donc nécessaire que Dieu se révèle dans la vie de ceux et celles qui vivent dans le mensonge édénique : "vous serez comme Dieu" afin de nous amener à réaliser qui est Dieu et qui nous sommes. 

C'est en Christ que cette révélation s'est faite et qu'il est possible pour l'homme de faire demi-tour, de se convertir en considérant à une autre finalité qu'à lui-même quand Dieu par le Saint-Esprit l'y conduit. En réglant la question du péché en mourant sur la croix, Dieu en Christ nous seulement nous pardonne, mais il nous rétablit et reprend sa place."

Past. Xavier LAVIE