Si quelqu'un a soif…!



Jean 7.37-38 "Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture."

Introduction:
Nous vivons dans un monde déshydraté et assoiffé spirituellement, et pourtant bon nombre de personnes semble souffrir d'oligodipsie spirituelle. Cette pathologie se caractérise par la diminution parfois importante de la sensation de soif et donc de la consommation d'eau.
Une telle affection est dangereuse car elle occulte un besoin fondamental et donc vital.

Ne pas ressentir la soif ne veut donc pas forcément dire que nous n'ayons pas besoin de nous hydrater…!

Ordinairement la nature est particulièrement bien faite, tout manque, tout besoin, quelle qu’en soit la nature, suscite une soif qui lui correspond : spirituelle, affective ou physique ; et cette soif est le signe qui nous conduit à y remédier. Ainsi, la soif est destinée à nous préserver d’un dommage, ou de la mort dont, sans elle, nous ne serions pas conscients.

Combien de gens vivent aujourd'hui sans même ressentir la soif spirituelle…?
Combien vivent totalement inconscients du mal qui œuvre silencieusement dans leur vie, tandis que d'autres cherchent éperdument à se désaltérer..? 
Mais à quelle source s'abreuvent-ils vraiment…?  

Dans ce passage biblique de l'évangile de Jean que nous méditons, Jésus se rend incognito (ou en secret) à Jérusalem pour assister à la fête des Tabernacles. Tandis que ses frères, dont la Bible mentionne dans Jean 7.5 qu'ils "ne croyaient pas en lui", auraient souhaité qu'il s'y rende avec eux pour prouver s'il était oui ou non le messie; Jésus refusa d'accéder à leurs sollicitions car disait-il : "mon temps n'est pas encore venu".

Sans doute les frères du Seigneur (qui n'étaient en réalité que ses demi-frères : Jacques, Joseph, Simon et Judas = Jude) auraient aimé que l'agitation et les rumeurs autour de leur frère Jésus cessent, car ils en étaient certainement impactés plus ou moins directement par tous les troubles que Jésus générait par son message et les miracles qu'il accomplissait. 

Mais Jésus monta à Jérusalem en secret, car il n'ignorait pas les motivations de tous ceux qui voulaient se saisir de lui et le faire mourir, tant ils éprouvaient de la haine à son sujet.

A partir du verset 14, Jean déclare que vers le milieu de la fête, Jésus monta au temple où il enseigna. C'est alors qu'une fois de plus ses paroles semèrent le trouble au sein des habitants de Jérusalem et plusieurs crurent en lui et dirent (verset 31): "Le Christ, quand il sera venu, fera-t-il plus de miracles que celui-ci n’en a fait?" 

Ce témoignage témoigne en réalité d'une foi peu profonde, mais il contrastait avec les pensées de la masse incrédule, et suffisait pour que les pharisiens et les principaux sacrificateurs envoient des huissiers pour prendre Jésus.

Sans s’émouvoir de leur haine impuissante, le Seigneur leur dit au verset 33 & 34 : "Je suis encore avec vous pour un peu de temps, puis je m’en vais vers celui qui m’a envoyé. Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas, et vous ne pouvez venir où je serai."

C’est comme si Jésus leur disait: "Vous n’avez pas besoin de vous presser de vous débarrasser de moi ; je m’en irai de moi-même au moment voulu." 

En parlant ainsi Jésus annonce qu'il retournerait au ciel ; que personne ne pourrait le trouver, ni le suivre, sinon, plus tard, ceux qui croiraient en lui.
Les Juifs pensaient qu’il allait simplement quitter la Judée pour aller enseigner les Juifs dispersés chez les Grecs et ils restèrent perplexes à l'écoute de sa parole.

Ce que Jésus venait de leur dire était extrêmement solennel pour le peuple, car son départ amènerait sur eux de terribles jugements. Lorsqu’il était au milieu d’eux, on le cherchait pour le faire mourir et non pour écouter sa parole, sauf quelques exceptions, tandis qu’ensuite on le chercherait, mais on ne le trouverait pas.

Alors s’accomplirait la parole du prophète Amos 8.11-12 " Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, l’Eternel, où j’enverrai la famine dans le pays, non pas la disette du pain et la soif de l’eau, mais la faim et la soif d’entendre les paroles de l’Eternel. Ils seront alors errants d’une mer à l’autre, du septentrion à l’orient, ils iront çà et là pour chercher la parole de l’Eternel, et ils ne la trouveront pas."

1. Un Trouble-fête…?
La fête des Tabernacles arrivait à sa fin…
Cette fête durait sept jours, comme celle des pains sans levain, mais elle avait en plus un huitième jour, appelé "le grand jour de la fête" au verset 37.

C'est lors de ce huitième jour que Jésus se tenant débout s'écria "Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture." (Jean 7.37-38). 

Y avait-il une occasion plus propice pour Jésus que ce "dernier jour", ce "grand jour de la fête" des Tabernacles à Jérusalem, pour s’écrier "Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive..." ?

Lui qui pourtant, était monté à la fête "non publiquement", dit l’Ecriture, mais comme en secret ... se retrouve à haranguer la foule de Jérusalem !

De toute cette concentration de croyants venus de toutes les parties du monde, Dieu seul sait combien de cœurs ont reconnu l’Appel de Jésus. D’ailleurs, Jésus s’adressant à la foule des pèlerins ne proclama pas : Si quelqu’un est pieux, ou digne, ou malheureux, ou pauvre, mais : "Si quelqu’un a soif... !" car l’on peut posséder des vertus, comme aussi endurer beaucoup de maux, sans, nécessairement, chercher dans la bonne direction, sans avoir la vraie soif spirituelle qui soupire après Dieu et la Vérité de sa Parole... !

Le dernier jour de la fête des Tabernacles se tenait une assemblée spéciale. En effet, dans Lévitique 23.36, il est écrit que "Pendant sept jours, vous offrirez à l’Eternel des sacrifices consumés par le feu. Le huitième jour, vous aurez une sainte convocation, et vous offrirez à l’Eternel des sacrifices consumés par le feu ; ce sera une assemblée solennelle: vous ne ferez aucune œuvre servile." 

Mais pourquoi Jésus avait-il attendu ce dernier jour pour se manifester publiquement…?
Quels buts poursuivait-il réellement…?
Annonçait-il un discours et prévoyait-il de s'enfuir aussitôt après comme le ferait un agitateur…?  

Le message de Jésus était d'une profonde pertinence et totalement en phase avec les évènements qui se déroulaient dans la ville Sainte. Aussi, il profita d'une cérémonie des plus importantes, qui se déroulait chaque année lors de cette fête des Cabanes ou des Tabernacles.

Il faut savoir que cette fête des Tabernacles avait pour thème principal les cabanes que les juifs construisaient en mémoire de leur sortie d'Egypte et de leur long séjour dans le désert.
Dans le livre du Lévitique, il est mentionné (Lévitique 23.42-43) "Vous demeurerez pendant sept jours sous des tentes ; tous les indigènes en Israël demeureront sous des tentes, afin que vos descendants sachent que j’ai fait habiter sous des tentes les enfants d’Israël, après les avoir fait sortir du pays d’Egypte. Je suis l’Eternel, votre Dieu." 
 
Le dernier jour de cette fête était un sujet de joie pour le peuple, car il annonçait la fin d'une période difficile, tout en célébrant l'entrée dans la promesse dont l'objet était une véritable restauration eschatologique de la nation. C'est donc au moment où tout le peuple quittait les tentes où il avait séjourné pendant sept jours, et que chacun se rendait en procession dans le temple pour y offrir les sacrifices et accomplissait les autres cérémonies relatives à ce grand jour, que Jésus lança cette formidable invitation pleine de sens au milieu d'une foule d’adorateurs.

En effet, parmi toutes les cérémonies qui se déroulaient pendant cette semaine de pèlerinage à Jérusalem, la tradition rabbinique avait institué des libations avec de l'eau qui était puisée à la source du Guihon, un torrent qui s'écoule dans la vallée du Cédron.

Cette eau était versée sur l'autel, afin de commémorer le fait que Dieu avait miraculeusement procuré de l'eau au peuple d'Israël pendant qu'il avait erré dans le désert, et pour obtenir aussi la grâce divine pour les pluies. Nous comprenons ainsi, combien cette libation était prétexte à de grandes réjouissances.

Ainsi, chaque jour de la fête, après le sacrifice du matin, un prêtre, un vase d’or à la main, descendait, suivi de la foule jusqu'au réservoir de Siloé qui signifie "envoyé".                                       
Cette eau jaillissant du rocher même sur lequel s’élevait la maison de Dieu, était, pour les Israélites, un véritable symbole de vie spirituelle.

Cette source bénie était donc à un double titre un don de Dieu.
Le nom qu’elle avait reçu signifiait "envoyé", terme par lequel Jésus caractérisa sa mission divine à plusieurs reprises dans les évangiles comme dans Jean 17.3 "Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ."

N’était-il pas naturel dès lors d’établir un rapprochement entre la source qui portait ce nom prophétique et celui qui offrait à toutes les âmes assoiffées des eaux vives et qui se désignait sans cesse lui-même par ce même nom…? 

Mais, si rapprochement il y avait entre l'eau que Jésus proposait et celle du réservoir de Siloé, gardons à l'esprit que cette dernière n'était qu'une pâle représentation de l'eau que Jésus offrait à ceux et celles qui étaient interpellés par son message. 

Dans ce réservoir arrivait l'eau du Guihon qui signifie en Hébreu "source jaillissante".
Cette source coulait dans la vallée du Cédron qui signifie "Noir, sombre et triste".
Ainsi, l'eau du Guihon était jaillissante uniquement par le fait que son débit était particulièrement irrégulier, puisque le torrent n'était alimenté que par des pluies très variables dans cette région du globe.

L'eau du Guihon pouvait se tarir lors de la saison sèche et il était nécessaire de faire des réserves d'eau pendant la saison de pluies.

Existe-t-il une seule source ici-bas, qui soit fiable et constante, vers laquelle les hommes peuvent aller puiser de quoi satisfaire toutes leurs soifs…? 

C'est donc dans l'eau d'une source précaire que le sacrificateur puisait une eau qu’il portait jusqu'au parvis du temple tandis que les autres sacrificateurs le recevaient au son des trompettes et des cymbales, et au milieu des acclamations joyeuses de la multitude.

Il y a là, l'image de la religion dans le sens le plus péjoratif qui soit.
Elle se contente d'images et de symboles et passe à côté des réalités spirituelles qu'elle est censé annoncer. Elle puise son eau dans une source intermittente qui laisse les hommes dans des états de soif et d'insatisfaction.

Néanmoins, le peuple chantait "Vous puiserez de l’eau avec joie aux sources du salut." Selon la formidable prophétie d'Esaïe 12 

Esaïe 12.1-6 "Tu diras en ce jour-là : Je te loue, ô Eternel ! Car tu as été irrité contre moi, ta colère s’est apaisée, et tu m’as consolé. Voici, Dieu est ma délivrance, je serai plein de confiance, et je ne craindrai rien ; car l’Eternel, l’Eternel est ma force et le sujet de mes louanges ; c’est lui qui m’a sauvé. Vous puiserez de l’eau avec joie aux sources du salut, et vous direz en ce jour-là : Louez l’Eternel, invoquez son nom, publiez ses œuvres parmi les peuples, rappelez la grandeur de son nom ! Célébrez l’Eternel, car il a fait des choses magnifiques : Qu’elles soient connues par toute la terre ! Pousse des cris de joie et d’allégresse, habitant de Sion ! Car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël." 

C'est alors que le sacrificateur montait sur l’autel des holocaustes et accomplissait une libation en versant du côté de l’occident l’eau contenue dans le vase d’or et en répandant du côté de l’orient une coupe de vin.

Cet usage prêtait aux paroles de Jésus une actualité particulière.

Ce n'est donc pas anodin, si Jésus proclama son invitation pendant ce moment précis de la fête. Un moment pendant lequel une cérémonie qui n’avait pas été ordonnée de Dieu dans la loi, mais inventée par les prêtres pour rappeler un des grands miracles accomplis dans le désert, l’eau jaillissant du rocher.

Jésus ne s'inscrit pas ici dans la tradition religieuse, mais il rétablit les choses sur leur base.
Il n'était certainement pas la cruche d’eau que répandait le sacrificateur, ni même l'eau du Guihon qui arrivait aléatoirement dans le réservoir de Siloé…..!

Non, Jésus est le rocher même d’où Dieu fait jaillir l’eau vive.
Ce rocher de Rephidim dont l'Apôtre Paul dira dans 1Corinthiens 10.4  "ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ." 

Ce passage illustre combien les hommes sous l'étiquette de la religion s'attachent tristement aux symboles et finissent par perdre toute la substance en se laissant griser par le décorum entourant tous les sacrements. Ainsi, ils accomplissent scrupuleusement des actes et des ordonnances, sans même réaliser qu'ils ne sont que des images renvoyant à des choses qui sont bien plus grandes et bien plus profondes. 

"Si quelqu’un a soif" criait Jésus, "qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture."

Cet appel à revenir à la véritable source, celle qui désaltère l'homme dans ses soifs les plus profondes, retentissait dans les rues de Jérusalem, tandis que le sacrificateur portait sa petite cruche d'eau aléatoire, tout en étant suivi de la foule des adorateurs pleins d'une joie éphémère. Ainsi, pendant que le prêtre au son du shofar, cette trompette faite d'une corne de bélier, tournait sept fois autour de l'autel avant de verser l'eau puisée, pendant que la chorale du Temple chantait le Hallel du Psaume 113 au 118; Jésus prononçait ces paroles frappantes s'adressant au cœur de la nation…!   

Quelle scène….!

Le Seigneur invite des âmes assoiffées à venir à lui pour boire une eau spirituelle, éternelle et qui donne la vie, plutôt que l'eau physique et temporelle de la cérémonie.

Dans cet appel direct du Christ trois mots résument l'invitation de l’Évangile.


2. Si quelqu'un a soif.   

Premièrement, celui qui a soif est celui qui reconnait sa soif spirituelle comme le mentionne Esaïe 55.1 "Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n’a pas d’argent !" 

Réalisons pleinement que le paradoxe d’acheter sans argent met en relief les faits inséparables de la sûre possession mais aussi de la totale dépendance que comporte la grâce…!

Matthieu 5.6 "Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés !"

Cette Béatitude exprimée par Jésus parle d'une soif de la Justice divine qui en réalité nous préserve de toutes autres recherches trompeuses, et le fait même de chercher à étancher notre soif spirituelle nous fait déjà vivre, en espérance, la plénitude des choses que Dieu a préparées pour nous... ! Comme si la recherche même de la chose attendue nous comblait déjà autant que la chose une fois reçue... !
Avoir soif, c’est l’image par laquelle l’Ecriture exprime les besoins moraux et spirituels.
Contextualisé sous le soleil ardent de l’Orient, en des lieux arides qui souvent manquent d’eau et où la soif tourmente fréquemment l’homme et le fait mourir dans de grandes souffrances est une image que nous devons considérer comme particulièrement importante.

Le fait que nous vivions dans un pays arrosé au milieu duquel nous n'avons aucune difficulté à trouver de quoi nous hydrater physiquement, nous fait passer à côté du caractère impérieux de l'appel du Christ dans l'évangile de Jean.

Étancher sa soif est une priorité pour les peuples d'Orient…!
L'appel de Jésus est un appel prioritaire et vital…!

Nous devons élargir la notion de soif à l'ensemble de nos besoins physiques, émotionnels et spirituels, pour parvenir à considérer combien certaines personnes sont en danger dans leur vie. Nombreux sont ceux qui souffrent d'oligodipsie spirituelle et ceux qui ont envisagé leur besoin dans ce domaine suivent bien souvent la cruche d'eau de la religion au lieu de venir s'abreuver à la source bénissante.
 
Ils vivent dans des espérances trompeuses focalisés sur la tradition et passent totalement à côté de la véritable source. C’est la soif de l’âme que Jésus s’offre d'étancher: qu’il vienne à moi, et qu’il boive! Le Christ fait passer le besoin des bouches sèches dans le désert au besoin spirituel de l'âme assoiffée d'eau qui donne la vie.
En plaçant ses besoins côte à côte, il souhaite mettre en évidence l'importance de son appel.


3. Qu'il vienne à moi.
Réaliser son besoin est une chose essentielle car c'est ce qui nous pousse à agir et à rechercher de quoi y répondre.

Que penserions-nous d'une personne qui serait tiraillée par la soif et mourrait totalement d'hydratée à côté d'une source d'eau potable…?    

Pour étancher notre soif, il faut que nous venions à Jésus, la seule source d'eau vive.
Il est une source intarissable et désaltérante car l'eau qu'il nous offre étanche les moindres besoins qui naissent dans le cœur insatisfait des hommes.

Il n'est pas une eau croupissante et stagnante dans laquelle la vermine se développe à loisirs empoissonnant ceux et celles qui viennent s'y abreuver.

Avant d'être emmené en Exil en Babylonie, le peuple d'Israël fut l'objet de prophéties divines dont l'une prononcée par le prophète Jérémie disait: 
Jérémie 2.13 "mon peuple a commis un double péché : Ils m’ont abandonné, moi qui suis une source d’eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l’eau."

Israël, à cette époque, avait abandonné Dieu pour se tourner vers les idoles des peuplades qui l'entouraient. En vénérant les faux dieux, l’Éternel les comparait à un peuple s'abreuvant à l'eau croupissante d'une citerne.

Où ta vie s'abreuve-t-elle réellement…?
A quoi as-tu recours pour satisfaire tes soifs…?
Avec quoi calmes-tu les tiraillements de ton âme insatisfaite…?

Grégoire de Naziance: "Jésus-Christ est la paix céleste qui donne la vie, la source qui désaltère ceux qui ont soif, le consolateur de ceux qui pleurent, le divin médecin qui guérit toutes les blessures." 


4. Qu'il boive.
Concevoir ses besoins et venir à la véritable source est une bonne chose, mais pensez-vous que cela soit suffisant…?

Ceux qui reconnaissent leur besoin et s'approchent de Jésus n'étanchent pas tous leur soif.

Dans Marc 10.17, nous voyons un homme jeune homme riche venir à Jésus. Cet homme avait réalisé son besoin, au point d'aller jusqu'à la source, et de se jeter à genoux pour y boire.
"Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut, et se jetant à genoux devant lui : Bon maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?"

Mais, la suite de ce passage nous apprend au verset 22, que "cet homme s’en alla tout triste" sans avoir étanché sa soif.

Que s'était-il passé…?

En réalité, il s'était rapproché de Christ, mais il refusa de faire le troisième pas et de boire, c’est-à-dire de s'approprier Jésus par la foi. 

Ils sont nombreux ceux et celles que j'ai vu venir à l'église totalement déshydratés….!
Ils recherchaient tous une source d'eau pour calmer leurs soifs et les souffrances que ces dernières infligeaient à leur vie. Beaucoup avaient même goutté pendant des années à l'eau des citernes sans jamais être satisfaits et en paix.
D'autres s'étaient désaltérés dans l'eau des flaques boueuses de ce monde.

Et tandis qu'ils étaient enfin arrivés là où l'eau coule limpide et pure, une eau rafraîchissante et désaltérante, ils repartaient sans en avoir bu une seule goutte, conscients que plus qu'un soulagement ponctuel comme ils en avaient l'habitude d'en recevoir, il s'agissait d'une dimension bien plus engageante et responsabilisante.     

Jésus disait à la foule des pèlerins "Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture." 


5. Un fleuve à l'intérieur.

L'appel du Christ était clair : soit tu te contentes de suivre la cruche de la religion et de boire à ses citernes, soit tu retournes boire dans les flaques boueuses et infectées de ce monde, mais si tu viens à moi, moi qui suit une source d'eau vive, comprends que cette source que je suis entrera en toi, dans ta vie, et t'assureras la pleine possession d'une eau qui coule tel un fleuve d'eau vive.

Ce fleuve ne laissera pas de place pour le reste, il balayera tout ce qui a été érigé contre Dieu dans ta vie, il renversera sur son passage les lieux de l'idolâtrie et ceux qui produisent l'impureté. Une effusion puissante de l’Esprit de Christ, qui est l’Esprit de lumière et de vie, se répandra dans ton intérieur, dans ton cœur, et en rejaillira sur d’autres, avec l’abondance de fleuves qui arrosent et vivifient des contrées entières.

Ce fleuve remodèlera le paysage de ton cœur, il y fera pousser des affections nouvelles qui te pousseront au désintérêt de toutes celles qui corrompaient ta vie.
Tu pourras dire avec la foule de ceux qui ont bu à la source de vie que les choses anciennes sont passées et que toutes choses sont devenues nouvelles…!  2 Corinthiens 5.17 

De quelles choses nouvelles est-il question…?

L’Éternel y répond par la bouche d'Esaïe son prophète dans Esaïe 43.19 "Voici, je vais faire une chose nouvelle, sur le point d’arriver : Ne la connaîtrez-vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert, et des fleuves dans la solitude."

Celui qui traça un chemin dans le désert du Sinaï et qui abreuva son peuple à un rocher qui les suivait, déclara que le temps des promesses messianiques allait arriver.

Dans la solitude des cœurs et de vies, au sein des déserts spirituels, Dieu va tracer une route pour ses enfants et mettre pour eux un fleuve de grâces qui comblerait toutes leurs manques et toutes leurs solitudes.

Tout l’Ancien Testament enseignait que ceux qui acceptaient le Messie seraient à la fois bénis et aussi en bénédictions aux autres. L’expression des fleuves d’eau vive couleront de son sein signifie que de l’être intérieur de cette personne s’échappera un flot de bénédictions vers les autres.

John STOTT nous fait remarquer que si nous buvons à petits coups, ces petites gorgées se transforment en plusieurs confluents vastes et puissants.

Nous devons réaliser que nul ne peut avoir
le Saint-Esprit en lui et le garder pour lui-même.
Là où est l’Esprit, il jaillit et si l’Esprit ne jaillit pas, il n’est pas présent.

Bernard A.Vacheron écrit :
Bien que nous ayons, en tant que rachetés de Dieu « tous reçu de sa plénitude et grâce pour grâce... !» Jean 1.16, nous vivons, spirituellement, cet état intérieur qui est, en même temps, comblé et avide de l’être ! Et ceci, non point par carence spirituelle, mais parce que les Richesses et les Profondeurs de la Parole, déjà reçues, renferment, à leur tour, tant d’autres Richesses et Profondeurs, qu’elles en augmentent notre soif autant qu’elles l’étanchent... ! 
Ici-bas, un vase est plein lorsqu’il est rempli jusqu’au bord, mais, pour Dieu, une vie est comblée, non pas quand le « contenu spirituel » atteint le bord, mais lorsque il passe « par-dessus » le bord ! En effet, un vase qui demeure plein ne renouvelle pas son eau, car même une plénitude peut devenir stagnante. Ainsi, la Plénitude spirituelle ne peut se renouveler qu’en « débordant »... !

Seuls les gens qui boivent sans cesse de l'eau que le Christ invite à boire, recevront sans cesse l'eau vive en Christ; tous les autres prouvent par leur refus qu'ils sont de faux disciples dont la repentance n'est ni sincère ni entière. La repentance qui donne la vie et qui procure le pardon des péchés est loin de se résumer à de simples remords.

Aussi, ceux qui font preuve d'une repentance sincère reconnaissent leur profonde culpabilité devant le Dieu saint, réalisant qu'ils ne peuvent rien faire par leurs propres forces pour renverser le jugement divin qu'ils méritent. Ainsi, donc ils comptent sur le sacrifice  de Jésus-Christ, en rançon de leurs péchés, en affirmant qu'il est le seul sauveur et le Seigneur de leur vie. Ce faisant, ils boivent l'eau vive qu'il procure, qui devient en eux "une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle". 

A la Samaritaine, une femme au prise de ses soifs au point qu'elle avait eu cinq maris sans compter celui avec lequel elle pensait sans doute encore refaire sa vie, Jésus déclarait dans l'évangile de Jean 4.14 "mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle."

Entendez-vous l'appel du Christ…?
Il ne t'appelle pas aux citernes stagnantes des religions, ni à eaux corrompues de ce monde.
Il t'appelle à concevoir tes soifs, à venir à lui et à boire de cette eau pure et vivifiante qu'il t'offre encore aujourd'hui...!

En Christ se réalise les promesses messianiques de l'Ancien Testament comme nous les trouvons dans :
Esaïe 58.11 "L’Eternel sera toujours ton guide, il rassasiera ton âme dans les lieux arides, et il redonnera de la vigueur à tes membres ; tu seras comme un jardin arrosé, comme une source dont les eaux ne tarissent pas."

Psaumes 36.8 "Ils se rassasient de l’abondance de ta maison, et tu les abreuves au torrent de tes délices."

Psaumes 36.9 "Car auprès de toi est la source de la vie ; par ta lumière nous voyons la lumière."
Combien furent les habitants de Jérusalem et les pèlerins qui répondirent favorablement à l'appel du Christ…? Nous ne le savons pas.


Mais la suite du récit nous laisse entrevoir 4 types de personnes:

Lisons dans  Jean 7.40-53  
"Des gens de la foule, ayant entendu ces paroles, disaient : Celui-ci est vraiment le prophète. D’autres disaient : C’est le Christ. Et d’autres disaient : Est-ce bien de la Galilée que doit venir le Christ ? L’Ecriture ne dit-elle pas que c’est de la postérité de David, et du village de Bethléhem, où était David, que le Christ doit venir ? Il y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule. Quelques-uns d’entre eux voulaient le saisir, mais personne ne mit la main sur lui. Ainsi les huissiers retournèrent vers les principaux sacrificateurs et les pharisiens. Et ceux-ci leur dirent : Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? Les huissiers répondirent : Jamais homme n’a parlé comme cet homme. Les pharisiens leur répliquèrent : Est-ce que vous aussi, vous avez été séduits ? Y a-t-il quelqu’un des chefs ou des pharisiens qui ait cru en lui ? Mais cette foule qui ne connaît pas la loi, ce sont des maudits ! Nicodème, qui était venu de nuit vers Jésus, et qui était l’un d’entre eux, leur dit: Notre loi condamne-t-elle un homme avant qu’on l’entende et qu’on sache ce qu’il a fait ? Ils lui répondirent : Es-tu aussi Galiléen ? Examine, et tu verras que de la Galilée il ne sort point de prophète. Et chacun s’en retourna dans sa maison."

Avez-vous reconnu ces 4 types de personnes…?

1. Il y avait les convaincus, ces gens de la foule qui disaient : "Celui-ci est vraiment le prophète. D’autres disaient : C’est le Christ." 

2. Il y avait les opposants tels que les pharisiens et les sacrificateurs qui disaient : "Est-ce bien de la Galilée que doit venir le Christ ? L’Ecriture ne dit-elle pas que c’est de la postérité de David, et du village de Bethléhem, où était David, que le Christ doit venir ?"

3. Il y avait les confus tels que les huissiers qui disaient : "Jamais homme n’a parlé comme cet homme."

4. Il y avait enfin les contemplatifs tels que Nicodème: "qui était venu de nuit vers Jésus, et qui était l’un d’entre eux, leur dit: Notre loi condamne-t-elle un homme avant qu’on l’entende et qu’on sache ce qu’il a fait ?

Dans quel type de personnes te reconnais-tu…?

"Ne laissons pas notre soif intérieure nous conduire à nous désaltérer à d'autres sources que la véritable source d'eau vive à savoir Jésus-Christ."

6. Conclusion:  
Pour résumer plus simplement les choses, nous pouvons dire qu'en réalité, il n'y a que deux types de personnes….

Celles qui ont soif et révèlent en eux un besoin spirituel et tels autres qui ont aussi un besoin, mais n’ont pas soif, parce qu’ils sont soit accaparés et séduits par les choses de ce monde.

Les premiers ont soif à l’exemple du Psalmiste qui s’écrie au Psaumes  42.2-3 "Comme une biche soupire après des courants d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu. Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant. Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu... ?"

Ceux-ci cherchent Dieu...!

Les seconds aussi ont besoin de Dieu, mais ils ne sont pas suffisamment assoiffés pour le rechercher.

Pour ceux-là nous devons prier encore et encore car s'ils ne cherchent pas Dieu, croyons que c’est Dieu qui les cherchent, mais dans des circonstances particulières, ainsi qu’il le révèle par le prophète Esaïe 65.1 "J’ai exaucé ceux qui ne me demandaient rien, je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas... !" 

Ceci instruit nos cœurs, d’une part, à ne jamais désespérer d’âmes qui nous paraissent «désespérantes», et, d’autre part, à ne pas tenir trop tôt pour acquises à Dieu des âmes qui nous paraissent «prometteuses» ! Ceci s’accorde avec les paroles de l'Ecclésiaste, disant dans Ecclésiaste 11.6 "Dès le matin, sème ta semence, et le soir ne laisse pas reposer ta main, car tu ne sais point ce qui arrivera, ceci ou cela, ou si l’un et l’autre sont également bons... !"


Charles Spurgeon "Tout au long de l’éternité, le Seigneur demeurera la continuelle source de joie, de vie et de gloire pour son peuple. Vous pouvez bien tirer l’eau de la vie de ce puits sacré ! Jésus a toujours été, il est continuellement, et il sera à jamais. Il est éternel en tous ses attributs, en tous ses offices, en toute sa puissance, son désir de bénir, de réconforter, de protéger et de couronner son peuple élu."