Reconnaissance et gratitude....!



Romains 1.21 "(...) ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres."

La reconnaissance et la gratitude sont des valeurs en voie de disparition...! 
Aussi, il n'est pas étonnant d'observer la perte de ces choses au milieu d'une société de plus en plus individualisée où le "chacun pour soi" est devenu le slogan dominant. Quand l'égocentrisme domine, l'ingratitude devient le tombeau du bien...!

Ce qui est le plus étonnant, c'est de déplorer la diminution de ces vertus au sein de l'Eglise. Quand l'église devient juste une structure où l'on consomme du spirituel, quand le ministre du culte n'est plus qu'un salarié soumis à un devoir de production devant performer un peu plus chaque dimanche, que les responsables des services deviennent des leaders coachés selon les différents principes du monde, que le groupe de louange se transforme en vecteur de communication, quand la notion de membre de corps de Christ n'est plus qu'un concept éloigné d'une véritable réalité et interdépendance, c'est que l'on a tristement atteint le niveau le plus bas et le plus superficiel transformant ainsi l'église en simple organisation humaine recouverte d'un vernis de sacralisation.

Ne laissons pas cet esprit mondain poursuivre son oeuvre mais redonnons à l'église ce qui fait sa force. Sortons donc des "concepts" pour prioriser la communion, sortons des "slogans" pour retrouver la vraie vie jaillissante de la Parole de Dieu. Reprenons le chemin de l'humilité, d'une vision véritable de soi, de l'Eglise et du monde qui nous entoure et, redonnons vie au corps de Christ qu'est l'Eglise, en provocant l'interaction comme résultat de notre communion fraternelle.

L'Eglise doit être à l'opposé de tous les standards du monde, elle doit marcher à contre-sens et à contre-temps tout en proclamant le message clair et évangélique qui dit: "Sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai." 2 Corinthiens 6:17

En attendant les souffrances provoquées par l'ingratitude (qui est sans doute le fruit d'un orgueil encore trop présent dans la vie des personnes ne voulant pas reconnaître leurs besoins des autres, leurs vulnérabilités, leurs manques et leurs incapacités) continuent à éroder peu à peu les fondements de l'Eglise tel que le ferait la teigne ou la rouille.

Est-il possible de revenir à des valeurs aussi belles et aussi saintes que la reconnaissance et la gratitude....?
Si nous y parvenons, elles témoigneront d'une prise de conscience de nos propres fragilités ce qui nous aidera à nous accepter tel que nous sommes et nous amènera aussi à une plus grande dépendance du Seigneur et à une plus grande acceptation des autres.

Permettez moi de vous dire que je ne suis pas un héros mais juste un homme ordinaire conscient de ses besoins et de ses lacunes et infiniment reconnaissant à ses frères et soeurs pour leurs encouragements et prières, à ses formateurs pour leur patience et leur objectivité, à l'apport des recherches des théologiens qui lui sont si précieuses et à son entourage qui malgré tous ses défauts continue à croire en lui.
Je sais que la gratitude est "antihéroïque" puisqu'elle ne fait que révéler mon incapacité à me suffire à moi-même et donc mon besoin des autres.
Cependant je préfère être un "antihéros" objectif qu'un "héros" qui s'abuse lui-même par ses propres raisonnements....!

Quand confesser son besoin des autres devient un signe de faiblesse et que confesser ses incapacités nous disqualifie instantanément, alors on met en place une structure superficielle qui ne s'occupe que des apparences et néglige la profondeur des vies et des coeurs.
A force de vouloir élever l'église et ses membres à des "standards" pour ne pas dire à un véritable "standing" définissant ce que doit être un chrétien béni, on fait le déni d'une réalité pourtant biblique qui est celle de notre insuffisance à tous les niveaux.
Il ne s'agit pas ici de maintenir une pauvreté ou une médiocrité comme gages de spiritualité mais uniquement de replacer l'humilité, l'interdépendance et la communion d'Esprit comme ingrédients essentiels à la dynamique de vie d'une église. C'est alors que l'onction descendra et que nous produirons des fruits spirituels et éternels.