Péniel: La présence de Dieu


Psaumes 65/5: "Heureux celui que tu choisis et que tu admets en ta présence, pour qu’il habite dans tes parvis! Nous nous rassasierons du bonheur de ta maison, de la sainteté de ton temple."

Introduction:


Un jour le Sadou Sundar Singh compta cette histoire:

Une femme se cacha dans son jardin, au milieu d'arbres touffus, et son enfant la chercha en pleurant. Il parcourut tout le jardin sans retrouver ses traces. Un serviteur encouragea l'enfant à ne plus pleurer et à abandonner ses recherches; il essaya de le distraire en attirant son attention sur les fruits délicieux d'un manguier, sur d'autres fruits encore, et sur les plus belles fleurs; il lui offrit de lui en cueillir.
Mais l'enfant criait toujours plus fort: «Non ! Non ! Je veux ma mère. Sa présence est plus douce que ces mangues et son amour meilleur que le parfum de ces fleurs ; d'ailleurs, le jardin, avec tout ce que tu m'offres est à moi, car ce qui est à ma mère, m'appartient aussi. Je veux ma mère !»
La mère entendait tout cela dans sa cachette; elle en sortit immédiatement, prit l'enfant dans ses bras, se mit à l'embrasser, et le jardin devint pour l'enfant un véritable paradis.


1- Un monde sans Dieu!

Qu'est-ce que notre monde sans la présence de Dieu?
C'est un vaste jardin dans lequel nous vivons aujourd'hui et qui ne peut nous satisfaire par ces attractions, ou par les fruits qui y poussent.

Ce qui manque le plus dans la vie des hommes, c'est la présence de Dieu!

Dans le livre de la Genèse nous découvrons qu'Adam et Eve disposaient de tout ce qui était nécessaire et indispensable à leur vie. Il y avait dans leur jardin la nourriture vitale pour leur bien être physique et la présence de Dieu essentielle à leur bien être spirituel.
Tout y était équilibre, harmonie et plénitude.

Mais au chapitre 3, nous voyons Dieu parcourant le jardin à la recherche de sa créature.


Que s'était-il passé pour qu'il soit obligé de chercher ceux qu'il avait créés? 
Où étaient-ils passés? 
Pourquoi n'étaient-ils plus disposés et disponibles?   

Genèse 3/8: "Alors ils entendirent la voix de l’Eternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l’homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l’Eternel Dieu, au milieu des arbres du jardin."

Le péché avait fait son ravage dans le cœur d'Adam et d'Eve et les conséquences de leur désobéissance produisirent en eux de nouvelles émotions telles que la peur et la honte.
Ainsi, l’homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l’Eternel Dieu espérant de ce fait échapper aux conséquences de leurs actes.
Mais la sentence tomba et ils furent expulsés du Jardin d'Eden; le péché ayant mis une séparation entre eux et Dieu.

En quittant ce jardin ils perdirent tout ce qui contribuait à leur équilibre, perdant aussi le bénéfice de l'arbre de vie. Ils devaient maintenant travailler la terre pour en tirer le fruit et la souffrance allait faire son entrée dans leur vie.

La présence de Dieu ne serait plus jamais la même que ce qu'elle était dans ce jardin des délices…!
C'est dans un autre jardin, beaucoup plus vaste et beaucoup plus grand qu'Adam et Eve furent repoussés.
Le monde devenait le territoire qu'il leur fallait conquérir et dans lequel il devait maintenant s'installer. 
Un monde hostile et remplit d'épines dans lequel le péché allait prendre peu à peu l'ascendant en venant corrompre tout ce qui allait être à son contact.
Adam et Eve portaient en eux le germe de la désobéissance et le transmirent à leurs descendants et ainsi le péché agît de générations en générations de façon exponentielle.


2- Un plan de sauvetage.
Mais pour autant Dieu n'abandonna pas sa créature à son triste sort.
Au contraire, il déploya pour elle un plan de salut avec pour unique but de rétablir la communion que le péché avait interrompu.

C'est ainsi que Dieu vint se révéler à des hommes tels que Abraham, Isaac et Jacob.
Chacun de ces hommes dût apprendre ce qu'est la présence de Dieu.
Ils découvrirent un Dieu très-haut, tout-puissant étant le maître du ciel et de la terre.  

La relation qu'ils vivaient avec Dieu n'était pas aussi simple qu'elle semblait paraître.
Pour illustrer mon propos j'aimerais simplement attirer vos regards vers le passage du chapitre 32 du livre de la Genèse.
Nous y découvrons Jacob sur le chemin du retour vers le pays de sa naissance.
Genèse 31/13: "Je suis le Dieu de Béthel, où tu as oint un monument, où tu m’as fait un vœu. Maintenant, lève-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta naissance."
Ce Pays était celui que Jacob avait fui pour échapper à la vengeance de son frère Esaü qui en voulait à sa vie pour lui avoir usurpé le droit d'ainesse.


3-PENIEL est sur le chemin du retour!
La révélation que Jacob avait reçue de Dieu ne le poussa pas à aller de l'avant mais à retourner en arrière!
Il n'est pas facile d'accepter, ne serait-ce que l'idée, de devoir affronter certaines choses que l'on avait laissées derrière soi tels que des conflits non résolus ou des choses restées en suspens.

Malgré cela Jacob entreprit de retourner vers le lieu dont il pouvait tout craindre.
Alors qu'il était en route sur le chemin que Dieu lui avait tracé rien ne s'annonçait positivement. 
La nouvelle lui parvint: "Ton frère Esaü marche à ta rencontre avec quatre cents hommes". (Genèse 32/6)

Comment réagir devant une telle nouvelle? 
Rebrousser chemin?
Fuir à nouveau au risque de remettre en question la révélation qu'il avait reçue? Non!

Jacob était déterminé, il devait retourner comme Dieu le lui avait dit.
Mais son caractère allait révéler de nouveau sa nature profonde et ainsi le poussa à mettre en place une manœuvre habile.
Saisi par la frayeur et l'angoisse, il décida de séparer son camp en deux car il se disait que si Esaü venait attaquer l'un des camps pour le battre, l'autre camp allait pouvoir se sauver! 


Jacob appliqua cette parole de sagesse humaine qui consiste à ne pas mettre tous les œufs dans le même panier!



Mais, pendant la nuit qui précéda la rencontre avec Esaü, alors que Jacob était resté seul au gué de JABBOK cherchant certainement quelque secours auprès de Dieu, un inconnu vint vers lui pour l'affronter…!
Et au lieu d’un allié, c’était un adversaire qui se tenait face à lui!

Ne trouvez-vous pas étrange de voir Dieu venir s'opposer à Jacob?
N'était-il pas dans la direction que Dieu voulait pour lui?

Alors une lutte débuta entre cet inconnu hostile et Jacob, un véritable combat qui dura jusqu'au lever du soleil.  
Au gué de JABBOK, il y avait encore deux hommes en Jacob: d’un côté le croyant qui était l'objet des promesses de Dieu et de l’autre il y avait l’homme naturel, charnel, rusé et trompeur.
Dieu, tout en voulant sauver et bénir le premier, voulait faire périr le second.

Tandis que le jour commençait à luire, l’inconnu frappa Jacob d'un coup à l'emboiture de la hanche au point que Jacob ne pouvait plus se soutenir sur ses pieds et qu’il était obligé de se jeter au cou de son adversaire pour ne pas tomber.


Jacob fit ainsi de la force de celui-ci la sienne!
N'est-ce pas la leçon qu'il nous faut retenir de ce combat?

Car c’est à ce moment précis que la résistance de Jacob fut brisée.
Il ne lui restait plus qu’à se jeter dans les bras de celui avec lequel il avait si farouchement lutté pendant cette terrible nuit.


4- Une victoire à l'opposé de ce que l'on croit!
Comment Jacob eut le dessus sur cet homme?
On pourrait penser qu'il usa de ses dernières forces pour tenter de résister à cet adversaire. 
Mais la blessure dont il avait été atteint ne lui laissa pas cette possibilité.

La réalité est celle d'un Jacob affaiblit au plus haut point dont il ne restait plus qu'une seule possibilité celle s'accrocher au cou de cet homme en pleurant et en demandant grâce.

C'est ainsi que naquit l'Israël de Dieu dont le nom signifie "lutteur avec Dieu".

De cette terrible lutte devait sortir un Jacob purifié, un Israël, ne connaissant plus d’autre force que celle de Dieu.
Jacob appela ce lieu du nom de "PENIEL" qui signifie: j'ai vu Dieu face à face ou encore la face de Dieu.

Jacob connaissait maintenant à quel prix la présence de Dieu s'établit dans notre vie.

Elle est le résultat d'une lutte dont la finalité doit nous permettre de connaitre la délivrance de nos péchés les plus enfouis dans notre nature humaine. Mais aussi d'épuiser nos ressources et nos forces charnelles pour ne finir par dépendre que de la force qui vient de Dieu.

Pour vivre dans cette présence qui change tout, les hommes de l'Ancien Testament durent affronter des luttes intérieures en acceptant que Dieu vienne s'opposer à leur volonté.
Leurs combats furent pénibles mais ils ouvrirent dans leur vie des perspectives nouvelles dans lesquelles Dieu allait s'inscrire avec toute son autorité et toute sa puissance.
Les résultats qui découlaient de tout cela furent bien au delà de ce qu'un homme pouvait obtenir par lui-même en s'appuyant sur ses propres forces.

Dans le livre de 1 Chroniques 16/11, alors qu'Asaph et ses frères se voyaient confier pour la première fois la direction de la célébration de la louange pour l'Eternel, ils interprétèrent un chant dont une parole a retenu mon attention: "Ayez recours à l’Eternel et à son appui, cherchez continuellement sa face!"
Comme Jacob nous devons arrêter de nous appuyer sur nous même pour nous reposer sur Dieu et bénéficier de ses forces.
Chacun de nous est appelé à vivre dans cette dimension de la présence de Dieu.


Cette présence, il nous faut la rechercher sans relâche et sans nous décourager!


5- La présence de Dieu est une affaire de cœur.
Pénétrer l'intimité de Dieu commence dès l'instant que nous le poursuivons avec une réelle détermination qui doit jaillir du plus profond de notre cœur.

A l'exemple du roi David, puissions-nous déclarer:
Psaume 27/8: "Mon cœur dit de ta part: Cherchez ma face! Je cherche ta face, Ô Éternel!"

Nous devons nous rendre à PENIEL c'est-à-dire dans la présence de Dieu!
Un lieu qui peut être redouté car redoutable mais un lieu dont on ne repart jamais le même!

Dieu nous dit constamment: "Cherchez ma face! Approchez-vous de moi!"
Et, nos cœurs s'écrient: "Oui!", mais notre chair hurle: "Non!" car elle sait pertinemment qu'elle devra soit se taire et se soumettre, soit lutter contre Dieu.

L'apôtre Paul le disait dans Galates 5/17: "Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair "

Ainsi avec Dieu la contrainte nous amène toujours à la délivrance et nous apporte la seule liberté qui compte réellement.

Le Psaume 46 décrit admirablement cela.
Il commence par une parole qui nous encourage puissamment en déclarant que:" Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse."
Oui! La présence de Dieu est un refuge pour nos vies car en Dieu nous trouvons la protection, la fermeté et l'aide dont nous avons tellement besoin.

Mais, il est dit au verset 10: "Arrêtez et sachez que je suis Dieu."
Le mot "arrêter" se dit en hébreux "raphah" et signifie littéralement "arrêter de lutter".

Dans ce psaume Dieu nous demande de lâcher, de laisser tomber, de s'abandonner et de se détendre, de tout stopper et de baisser le son du monde pour écouter le doux murmure de sa voix, de nous tenir tranquille et d'entrer dans son repos.

Pour entrer dans la présence de Dieu, il faut arrêter de lutter!
Avez-vous réellement capitulé ou vous débattez-vous encore?
Pourquoi tant de fatigue, d'usure nerveuse et de crispations? 
Combien de gens se cramponnent à toutes sortes de choses et le comble c'est qu'ils se crispent même au bras du fauteuil dans lequel ils sont censés se reposer!


Nous vivons dans un monde sous tension!
Savez-vous pourquoi?
Parce que la présence de Dieu y est de plus en plus rare!

Alors, n'accusez plus vos circonstances mais remettez plutôt en cause votre capacité à vous abandonner entre les mains de Dieu!

6- PENIEL, c'est l'abandon!

Pour vivre cet abandon, le Psaumes 62/9 nous donne une série de clefs importantes: "En tout temps, peuples, confiez-vous en lui, répandez vos cœurs en sa présence! Dieu est notre refuge. -Pause."

Dans ce verset nous sont donnés certains des conseils les plus importants pour trouver notre PENIEL, la présence de notre Dieu.

1- En tout temps: Sachez que la présence de Dieu est toujours accessible.
2- Peuples: Sachez que la présence de Dieu est disponible pour tous.
3- Confiez-vous en lui: Sachez que la présence de Dieu est basée sur une relation de confiance totale.
4- Répandez-vos cœurs: Sachez que la présence de Dieu n'a de sens que si elle vous permet de vider, de soulager vos cœurs.
5- Dieu est notre refuge: Sachez que la présence de Dieu vous place en sécurité.
6- Pause: Sachez enfin vous arrêter, faites des pauses! La présence de Dieu vous fait entrer dans son repos qui est une "inaction productrice".

7- PENIEL, le terrain du miraculeux où il faut demeurer!
Enfin, il est important que vous sachiez que Dieu libère sa puissance au travers de vous quand vous demeurez dans cette intimité avec Lui.

Les effets secondaires de la présence de Dieu sont les miracles!

Si vous lavez un morceau de charbon de bois: sa noirceur ne s'en ira pas; mais s'il prend feu,  sa noirceur disparaîtra. Ainsi dans la présence de Dieu, c'est-à-dire là où son Esprit est en action la noirceur du péché disparait et se transforme en une lumière pour éclairer le monde.

Quand le feu est dans le charbon, c'est que le charbon lui même est dans le feu!
Retirer le charbon du feu et le feu se retirera peu à peu de lui!

Il en va de même avec la présence de Dieu!
L'intimité avec Dieu est un moyen simple par lequel nous entrons dans le miraculeux.
Passer du temps dans sa présence est la discipline à laquelle nous devons nous assujettir pour avoir accès à tout ce que Dieu a pour nous.
2 Chroniques 7/14: "Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie, et cherche ma face, et s’il se détourne de ses mauvaises voies, je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays."

Nous devons persévérer pour obtenir davantage de la présence de Dieu dans notre propre vie!
Cette présence de Dieu nous devons la désirer plus que tout autre chose pour que notre quotidien fait de banalités se change en une suite de bénédictions au sein desquelles nos yeux seront les témoins de la puissance de notre Dieu.

Nous devons garder à l'esprit que lorsque Esaïe reçut la révélation de la venue du Christ au milieu des hommes, il le nomma Emmanuel qui signifie: "Dieu avec nous".

Comprenez-vous la portée d'une telle déclaration?

En christ la présence de Dieu est assurée dans vos vies.
Colossiens 1/19-23: "Car Dieu a voulu faire habiter toute plénitude en lui; il a voulu par lui tout réconcilier avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres, il vous a maintenant réconciliés par sa mort dans le corps de sa chair, pour vous faire paraître devant lui saints, sans défaut et sans reproche, si du moins vous demeurez fondés et inébranlables dans la foi, sans vous détourner de l’espérance de l’Evangile que vous avez entendu"  

Ne cherchons plus à nous cacher dans notre jardin en fuyant la présence de Dieu car en Christ notre nouvel ADAM la justice de Dieu a été satisfaite. 
Il est celui qui a subi le "coup de Jacob" sur la croix du calvaire pour permettre à chacun de nous de contempler Péniel: "la face de Dieu!" 
Car Christ est pour nous le reflet de la gloire de Dieu et l'empreinte de sa personne. (Hébreux 1/3)






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