Monter et Descendre


Psaumes 107/23 à 30: "Ceux qui étaient descendus sur la mer dans des navires, et qui travaillaient sur les grandes eaux, ceux-là virent les oeuvre de l’Eternel et ses merveilles au milieu de l’abîme. Il dit, et il fit souffler la tempête, qui souleva les flots de la mer. Ils montaient vers les cieux, ils descendaient dans l’abîme; leur âme était éperdue en face du danger; saisis de vertige, ils chancelaient comme un homme ivre, et toute leur habileté était anéantie. Dans leur détresse, ils crièrent à l’Eternel, et il les délivra de leurs angoisses; il arrêta la tempête, ramena le calme, et les ondes se turent. Ils se réjouirent de ce qu’elles s’étaient apaisées, et l’Eternel les conduisit au port désiré."


Introduction:

Avez-vous déjà été surpris par une tempête?

Cela m'est arrivé lors d'une traversée en ferry à destination de la Corse. 
Environ 6 heures de forte houle qui passait par-dessus le pont du navire et venait se fracasser sur les vitres.
6 longues heures pour les passagers qui ne pouvaient se lever sans être bringuebalés d'un bord à l'autre des coursives, sans compter ceux qui souffraient du mal de mer!

Quelquefois, il n'y a pas besoin de se retrouver en bateau sur une mer déchaînée pour ressentir que notre vie monte et descend, des sommets aux abîmes!
Comme les marins décrits au psaume 107, il nous arrive d'être saisis de vertiges, de chanceler et de perdre nos moyens à cause des circonstances défavorables qui nous entourent.
Comme eux, on peut, pendant un temps, surfer sur les crêtes, puis sombrer soudainement dans le creux de la vague.
L'être humain est ainsi fait!

Physiquement ou psychiquement, rien ne peut l'empêcher d'osciller au cours de sa vie bien souvent balayée de tempêtes et de vents contraires.
Ainsi, ses émotions varient du rire aux larmes, de l'espérance au découragement, de la détermination à la frayeur… Son corps même passe de la vigueur à la faiblesse, ou de la santé à la maladie.
Humainement nous ne pouvons pas demeurer fermes et stables sur le haut de la vague, toute notre vie. Même si nous sommes bien disposés à résister à l'accablement, à la lassitude, à l'angoisse ou à l'épuisement, notre chair finit tôt ou tard par nous entraîner au creux de la vague…
Les échecs, les soucis, les querelles comme toutes les difficultés de la vie sont comme autant de vagues qui viennent vers nous, menaçant notre équilibre, notre paix et notre joie.

C'est pourquoi l'apôtre Paul nous donne un sage conseil: "Que celui qui croit tenir debout prenne garde à ne pas tomber." 1 Corinthiens 10/12 

Comment réagissons nous lorsque le ciel se ferme et s'assombrit, quand l'orage gronde et envoie sur nous ses traits enflammés?

Bien trop souvent nous ressemblons aux disciples sur le lac de Génésareth. Paniqués, nous nous agitons et crions à Dieu, le secouant de toutes parts afin qu'il nous délivre au plus vite de l'épreuve. (Luc 8/23)

Dans le Psaume 107, il est aussi question de croyants, de ceux qui ont vu les œuvres de Dieu, qui savent reconnaître sa bonté et sa fidélité, qui savent exalter son nom et témoigner de ses hauts faits.


1. Qui souffla pour amener la tempête?

Qui souleva les flots de la mer? C'est Dieu !
Bien souvent, on pense que nos problèmes viennent du diable qui s'acharne contre nous, ou de ceux qui nous entourent, que les circonstances quotidiennes de notre vie n'ont rien à voir avec Dieu, que ce sont des détails qui ne le concernent pas.
Pourtant c'est Dieu, et personne d'autre qui souffla sur les eaux et les souleva.
Et quelques versets plus loin, nous lisons aussi que c'est lui qui arrêta la tempête et ramena le calme. (Verset 29)

Dieu ne règne-t-il pas sur votre vie? 
N'êtes-vous pas entre ses mains?
Dieu vous aime et il l'a prouvé.

Zacharie 2/8: "Qui vous touche, touche la prunelle de son oeil."
Dieu ne vous oublie pas, même les cheveux de votre tête sont comptés! (Luc 12/7)

Alors pourquoi envoie-t-il la tempête?

Nous qui aimons tant profiter du soleil, de la brise légère et de la tranquillité!

Pourquoi ne sommes-nous pas préservés des tempêtes?
Et même, pourquoi Dieu les envoie-t-il contre nous?

Pour nous maintenir solidement amarrés au port, cachés dans un havre de paix? Non!

Même si Dieu nous conduit finalement aux ports désirés, aux buts fixés, il ne souhaite pas que nous demeurions là indéfiniment, paralysés par la peur.
Il a dit par Jésus: "Avance en pleine eau"  (Luc 5/4) ou "allons de l'autre bord" (Matthieu 8/18).

Nous avons besoin d'agir et d'avancer, d'affronter les intempéries, les "hauts et les bas", afin d'apprendre les leçons de l'Eternel, afin d'être aguerris, afin de travailler avec efficacité sur les grandes eaux de ce monde.
Les grandes leçons de foi telles la pêche miraculeuse, la tempête apaisée ou la marche sur les eaux, n'ont pas eu lieu dans un port mais en pleine mer.
Les grandes eaux nous représentent ce monde tumultueux dans lequel nous vivons et dans lequel nous devons œuvrer pour Dieu.

A force de confronter ces eaux, Dieu souhaite que nous devenions des marins et des pêcheurs expérimentés qui n'ont plus le mal de mer, qui ont le pied ferme à bord, qui ne reculent pas face au danger, qui travaillent par temps favorable ou pas.
Nos âmes ne devraient pas fluctuer en même temps que les vagues qui s'abattent sur notre barque.
Avec le temps et l'expérience spirituelle, Dieu attend de nous de la constance et de la persévérance.


2. Monter et descendre de façon spirituelle.
Par contre, nous avons besoin de monter spirituellement vers les cieux, dans la présence de Dieu et descendre sur la terre pour bénir nos semblables.

Les mystiques passent leur vie en haut, les religieux passent leur vie en bas.
Le chrétien équilibré doit monter et descendre, un peu comme les anges à Charan.

 Genèse 28/12: "Jacob eut un songe; et voici, une échelle était dressée sur la terre, et son sommet touchait aux cieux; et voici les anges de Dieu montaient et descendaient par elle."

Jacob représente ici, tous ceux qui dans les déserts de solitude, d'angoisse et d'incertitude, croient être abandonnés de Dieu. Ils parcourent de longues distances sur des terrains arides  ou sur des océans d'une platitude extrême où rien ne se passe. Ils sont seuls face à eux-mêmes et ils soupirent après une parole ou un signe venant des cieux: un peu de pluie dans le désert, un peu de vent gonflant leur voile…

Et soudain, ils voient posée vers la terre, une échelle qui descend vers eux, alors ils comprennent que Dieu ne les a pas délaissés, c'est lui qui a établi cette voie de communication.
Comme Jacob, leurs yeux s'ouvrent sur  une réalité spirituelle: les anges sont là.
Ils étaient là, alors que ses yeux ne les voyaient pas, alors qu'il se croyait seul, qu'il s'angoissait et doutait.
Les anges étaient près de lui pour le protéger puis ils  montaient vers les cieux, près de Dieu, établissant un lien d'intercession et de bénédiction entre le ciel et la terre.

Sur l'océan de ce monde, dans le désert des hommes, Dieu place ses enfants, comme des messagers, capables de monter dans la présence du père et de redescendre vers leurs semblables, pour leur communiquer les paroles et les bénédictions venues du ciel.

Dieu ne nous appelle pas à une vie de platitude (à tourner en rond dans un désert), ni à rester perché sur une cime, mais à monter et descendre.

Ce fut le cas des serviteurs de Dieu, dont voici quelques exemples:
  •  Noé qui monta dans l'arche pour échapper au déluge puis en descendit pour repeupler la terre.  
  • Moïse qui monta sur le Sinaï pour rencontrer Dieu et en redescendit pour apporter les tables de la loi aux israélites. 
  • Pierre, Jacques et Jean montèrent sur une haute montagne pour voir Jésus transfiguré et en redescendirent pour terminer leur formation.
  • Pierre monta sur un toit pour prier et en redescendit pour évangéliser les païens.
  • Jésus est descendu du ciel pour monter sur la croix et il est monté au ciel pour redescendre ensuite chercher les siens.

Il y a parfois autant d'avantages et d'inconvénients à monter qu'à redescendre, mais c'est la mission à laquelle nous sommes appelés.
Certes, lorsque Noé est monté dans l'arche, il a survécu au déluge, mais il a aussi connu l'anéantissement total de sa civilisation.
Il a vu la mort et la destruction, il a vogué sur de terribles eaux, avec sa famille et des centaines d'animaux.

Avez-vous remarqué avec quel empressement et quelle expectative, il ouvrit la fenêtre de l'arche, au bout de 40 jours? (Genèse 8/6)
C'était loin d'être une croisière sur un yacht!

Pensez-vous que sa descente de l'arche fut plus réjouissante?
Ils étaient 8 sur une terre boueuse, ils devaient tout reconstruire… Noé était sain et sauf mais rien ne dit que sa vie fut agréable et facile!

Quand Moïse est monté sur le Sinaï, il a vu Dieu face à face, certes! Mais a quel prix?
La montagne sur laquelle il monta était en feu et tremblait et si le peuple s'en approchait il mourrait. (Exode 19/18) 
Moïse fut là avec l’Éternel quarante jours et quarante nuits, dans le jeûne total. (Exode 34/28)

Seriez-vous prêt à un tel sacrifice?
La descente ne fut pas plus plaisante puisque le peuple s'était corrompu et s'était tourné vers le veau d'or. 
La colère et la déception de Moïse furent si grandes qu'il brisa les tables de la loi!

Quand à Pierre sur le mont de la transfiguration, il expérimenta la gloire de Dieu. (Marc 9/2 à 9)

Quand le Seigneur nous conduit dans sa présence afin de nous montrer une partie du royaume des cieux, quand il nous fait partager sa gloire, comme il est difficile de redescendre parmi les hommes!
Il est bon et agréable d’être loin du monde et seul avec Christ.
Combien il sera bon d’être avec Christ glorifié dans les cieux avec tous les Saints! 
Mais quand cela est bien pour nous, nous avons tendance à ne pas faire attention aux autres, et dans la plénitude de notre plaisir, nous oublions les nombreux besoins de nos frères.

Marc 9/5: "Pierre, prenant la parole, dit à Jésus: Maître, il est bon que nous demeurions ici; faisons donc trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie."

Pierre apprit, en suivant Christ qu'il fallait redescendre de la montagne pour aller bénir les foules. 
Il l'apprit à ses dépens, après avoir parlé comme un insensé, mais il l'apprit quand même et lorsque nous le retrouvons quelques années après la résurrection de Christ, seul sur le toit en extase face à une vision céleste, nous découvrons qu'il a appris à redescendre vers les foules et à obéir à Dieu. (Actes 10/9 et 20)
Pierre a appris l'obéissance en suivant Christ pas à pas, en gravissant avec lui les monts élevés et en l'accompagnant dans les vallées.

Conclusion: Christ l'exemple à suivre!
Christ est descendu sur cette terre, et pendant son ministère, il n'a cessé de monter et descendre, amenant toutes les pensées, toutes les paroles et tous les actes de bénédictions de la part de son Père céleste vers les hommes.

Il a accompli fidèlement et avec persévérance cette mission, jusqu'à monter au Golgotha, jusqu'à monter sur la croix, pour nous.
Il est monté encore lors de l'ascension, sous les yeux de ses disciples, nous montrant le chemin de la résurrection et de la vie.
Ephésiens 4/10: "Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses."

Il est monté et nous attendons son proche retour, le moment où il descendra à nouveau pour venir chercher ses élus, ceux qui ont suivi ses traces sur les monts et les vallées spirituelles, ceux qui auront le privilège de l'accompagner dans une merveilleuse ascension, celle qui mène aux cieux!





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