LA PERTE DE LA VOCATION

Eugène Peterson, dans son livre intitulé "Dans le ventre du poisson", effectue une mise en garde sur le danger de la professionnalisation du pastorat. 

Il écrit que : "dans le cadre pastoral, il convient d'opposer la sainteté de la vocation à l'idolâtrie de la profession." 

En effet, il apparait convenable de pas confondre la vocation et ses charismes jaillissant du fait divin, d'une simple professionnalisation découlant des qualités d'une personnalité dite charismatique. 

Il y a une profonde confusion qui tend à s'établir entre ces deux choses visant à réduire l'appel au ministère aux seules aptitudes humaines auxquelles il suffirait d'adjoindre une formation bien ficelée. 

C'est tristement la perte de la vocation au profit de la professionnalisation qui se produit. C'est une mise en avant d'une soi-disant 'technicité pastorale' et de tout ce qui prétend la définir selon un liste de critères bien précis.

Cette technicité a aujourd'hui tendance à s'imposer peu à peu au dépend de la véritable onction qui elle seule qualifie le ministère pastoral en tant que vocation : un appel divin. Cette vocation ne signifie pas l'absence de formation ou une logique de misérabilisme théologique. Elle est plutôt la base ou le socle indispensable sur lequel doit s'édifier le ministère. La vocation conduira sans doute à la formation mais la formation ne conduira pas à la vocation comme si elle était les prémices de cette dernière.  

L'onction est-elle à présent désuète et doit-on ne viser qu'une production de ministères 'clef en main' qui sont prêts à accomplir l'ensembles des tâches qui leurs sont imposées selon une fiche de poste clairement définie ? Est-ce le type de conducteurs que Dieu et l'Eglise souhaitent ? 

Il ne faut pas réfléchir longtemps pour réaliser où tout cela va nous conduire.

L'idolâtrie, c'est aussi vouloir faire l'œuvre de Dieu sans l'appel de Dieu et en ne se reposant que sur nos qualités personnelles et professionnelles. Nous sommes en réalité passés de "prendre soin du jardin à vouloir gouverner le jardin".

Past. Xavier LAVIE