Faut-il rechercher la pertinence culturelle

Lorsque toutes les réflexions sont entraînées systématiquement sur des terrains de guerres culturelles, nous passons à côté d'une crise qui est beaucoup plus profonde.

Nous pointons allègrement sur des choses secondaires qui ne sont que des manifestations visibles ou des émanations nauséabondes de la pourriture qui est en nous. 

Nous traitons alors la surface pour mieux oublier le fond. 

En tant que chrétiens, nous devons être vigilants, afin de ne pas ramener toutes réflexions et partages sur le terrain culturelle qui n'engendre que des affrontements stériles et fratricides qui deviennent de véritables imbroglios intellectuels et spirituels. 

Gardons à l'esprit que toutes les cultures sont bien souvent des terreaux de pratiques idolâtres et égocentriques, au sein desquelles se focalisent des appétence parfois plus que charnelles, afin de servir les desseins d'une Frange de la société ou d'un groupe social, qui souhaite ainsi conserver le monopole sur les autres. 

Les cultures seraient-elles en fait les décharges à ciel ouvert de l'histoire des sociétés qui tantôt éructent et tantôt avalent des pratiques et des modes dans une logique des plus cycliques ? 

Si en sociologie, comme en éthologie, la culture est définie de façon plus étroite comme « ce qui est commun à un groupe d'individus » et comme « ce qui le soude », c'est-à-dire ce qui est appris, transmis, produit et inventé, dans un sens le plus large, la culture est aussi considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. 

La culture englobe donc les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les lois, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. En réalité, la culture est un vrai fourre-tout qui est bien utile pour tous ceux et celles qui ne savent pas comment se positionner, s'identifier ou qui souhaitent drainer large en attirant par des critères communs. 

Mais, si les cultures deviennent des sortes de débarras éclectiques, il est important de s'en démarquer non seulement pour mieux comprendre l'humain, mais surtout pour lui apporter des réponses en rapport de ses vrais besoins.

Ce n'est sans doute pas en analysant et adoptant ce qui se définit comme « soudure ou lien  social» ou même en sustentant ce qui être semble « commun aux individus » que l'on peut faire progresser chacun car on risque d'obtenir tout le contraire. 

Revenir aux besoins fondamentaux de l'individu et y répondre devrait être la mission de l'Eglise sans tomber dans le piège clivant de la préférence culturelle. 

La pertinence culturelle va-t-elle se concrétiser par une profonde impertinence au final ?

Nous ne devons jamais oublier que ce qui nous entoure est le produit d'une humanité dépravée. Et que notre objectif n'est pas de couper les branches qui ne nous plaisent pas mais d'attaquer la racine.  

Pasteur Xavier LAVIE