QUAND LES PROGRESSISTES DEVIENNENT TRANSGRESSIFS...!



Philippiens 3.20-21 "Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses."


GK Chesterton écrivait: "Je ne sais pas par quel accident mental extraordinaire les écrivains modernes associent si constamment l'idée du progrès à l'idée d'une pensée indépendante." 

En effet, la pensée indépendante n'est certainement pas synonyme de progrès mais plutôt de son sclérosement. L'indépendance comme moyen d'émancipation de l'homme afin de favoriser le progrès était vouée, dès son départ, à entraîner l'humanité dans une spirale sans fin, plutôt que vers un avenir serein. 

La pensée indépendante ne sert en réalité qu'à alimenter la pompe d'appauvrissement de toute l'humanité. L'intérêt des uns en matière de développement (nouveau nom du progrès...), ce fait toujours en rapport de l’appauvrissement des autres.  

Qui est encore assez aveugle et idéologisé pour justifier la notion de progrès ou de développement associée à la pensée indépendante...?  

N'est-ce pas l'effet de la chute en Eden qui perdure et qui met en évidence la recherche permanente de l'homme, de vouloir se recréer, ce qu'il a volontairement mis de coté, repoussé et donc dénié..?

A la suite de la désillusion provoquée par l'impuissance des différents systèmes censés redonner à l'homme le bonheur qu'il avait perdu ; l'homme est maintenant à la recherche d'un bonheur bien plus individuel...encore plus anthropocentrique...!  
Le rêve de maîtrise au sein des grands ensembles se mute maintenant en rêve de maîtrise individuelle ou personnelle. 

C'est ainsi que le mouvement américain du « développement personnel », devenu succès mondial, laisse voir alors sa source, son cadre et sa limite. Sa force de séduction réside dans la promesse d'une actualisation du potentiel humain produit par une culture de la maîtrise et de l'illimité nous conduisant tout droit au transhumanisme.

Mais ce nouveau mythe ne fait que relayer celui du progrès. 
C'est la même croyance, transposée au niveau de l'individu. 
Avant tout préoccupé par le moi, le développement personnel ignore de plus en plus tout ce qui concerne la relation...et donc Dieu par la même occasion. 

Ainsi la volonté de maîtrise engendre une extrême solitude des êtres humains. 

L'analyse de la dérive progressiste à mis en avant, l'altération des différentes interactions humaines qui devaient garantir son succès, parce qu'on a tout simplement fait le déni du péché et de sa capacité, en chacun, de briser les liens interpersonnels.
A ce propos, il faut noter ici que la science du développement qu'est la psychologie n'a pas réellement donné de réponse au péché mais elle s'est souvent contenté de le normaliser, de le banaliser.  

Il en découle que le développement qui devait se faire ensemble, chacun le conçoit maintenant, comme devant se faire seul. C'est pourquoi, n'ayant plus personne à aimer que lui, l'individu solitaire devient le client du développement personnel. 

Pour l'individu solitaire, les relations exigent d'accepter l'incertitude, l'imprévu, qui demande tant de détours, d'allées et venues, de contradictions, de patience, de variations, de retours en arrière. Toutes ces choses sont si difficiles à supporter qu'il a tôt fait de rechercher un nouvel Eden sans l'autre. Si comme le disait Sartre : "L'enfer, c'est les autres", alors beaucoup finissent par penser que le paradis c'est finalement être seul. Quelle image tordue et opposée à la Bible, car c'est oublier un peu trop vite le sentiment de solitude que ressentait Adam en Eden...!

Ce qui tente le moderne individualiste, c'est de croire qu'il n'aura plus à supporter toutes les humiliations qui lui viennent des autres, et après s'être détaché de la notion de transcendance divine, il souhaite maintenant se détacher de son immanence en se plongeant dans un repli sur soi qui devient mortifère. Il préfère la consommation à la communion et il lâche le réel pour la fiction.  

Si Thomas d'Aquin affirmait que "Tout être qui tend à sa propre perfection tend à la ressemblance divine.", il mettait ainsi en avant chez l'homme ce désir de bonheur et ce désir de Dieu, mais certainement pas en cherchant à s'isoler de son créateur et de ses créatures.  

La vision chrétienne est consciente de la part de mensonge, d'opacité, voire de cruauté que l'être humain porte avec lui depuis que le péché oeuvre en lui, et si elle tend vers un avenir de progrès, ce n'est certainement pas en prenant la direction d'un développement personnel, comme beaucoup en font tristement la promotion au sein même des églises, mais en pointant vers un avenir eschatologique au sein duquel la question du péché sera totalement réglée. 

Si le christianisme peut accepter une certaine notion de progrès, ce n'est certainement pas au dépend des Écritures et sans oublier la récurrence du péché dans la dispensation présente et ce depuis l'Eden. 

Le progrès au sein du christianisme n'est pas dans cette recherche de divinisation de l'homme, et s'il y est question de progrès, c'est celui qui demeure en rapport de la sanctification, d'un positionnement de la créateur en face du créateur.

La vision chrétienne du monde ne vise donc pas spécifiquement un âge d'or pour l'humanité en dehors du retour du Christ et de l'entrée dans l’Éternité, qui illustre à elle seule, l'ultime progrès vers lequel chaque chrétien doit tendre."
Past. Xavier LAVIE