L'IMAGE DE DIEU


Incontestablement, de part notre nature humaine, nous avons une compréhension anthropomorphique de Dieu. 
Ceci nous pousse dans une appréhension de Dieu sous un vocable humain et nous éloigne des caractéristiques propres à sa divinité. Nous en oublions incontestablement son altérité et effaçons les différences qui demeurent entre Dieu et l’homme. 

Certes l'homme a été créé à l'image de Dieu, mais l'image n'est pas une définition exhaustive de celui ou celle qu'elle est censée représenter. Une photographie ne peut que retranscrire des apparences mais elle occulte irrémédiablement une quantité incalculable de facettes de la personnalité qui a été photographiée.

De plus, n'oublions pas que l'image de Dieu a été grandement altérée par le péché...! 

Quand les auteurs bibliques nous communiquent certaines des caractéristiques de Dieu dans les écritures, ils utilisent souvent des anthropomorphismes car le Saint Esprit n'ignore pas les difficultés qu'a l'humain de réaliser quelque chose qui lui soit totalement étranger.    

Sachant cela, nous devons accepter que la définition que nous avons de l'Être divin dans sa forme trinitaire demeurera toujours éloignée de notre champ de compréhension. Néanmoins, la définition que nous avons du Dieu Trinitaire dans les Écritures est entièrement suffisante pour nous permettre de mettre toute notre foi en lui. 

John Wesley disait : "Apportez-moi un ver qui peut comprendre un homme, et puis je vais vous montrer un homme qui peut comprendre le Dieu trinitaire."

Comprenons donc qu'il y a un bon et un mauvais usage de l’anthropomorphisme. C'est pourquoi, il ne faut jamais confondre l’image ou la représentation que nous avons de Dieu (même si elle nous semble être en conformité avec la Bible et les données théologiques, ou encore avec quelques révélations que Dieu a pu nous accorder personnellement) avec la réalité même de Dieu. 


Si Dieu a élevé l'homme en le créant à son image, ce n'est pas une raison suffisante pour nous de le rabaisser à la nôtre...!

On observe actuellement une dérive conduisant à un évangile anthropologique sans doute parce que l'homme en rabaissant Dieu à lui, ou en s'efforçant de s'élever à sa hauteur, à la suite d'un anthropomorphisme exacerbé, a perdu le sens des réalités spirituelles. 


Quelle triste créature que celle qui se croit dieu à la place de Dieu…!   

Le principal danger dans la transgression du second commandement du Décalogue, n'était pas juste d’avoir des images de Dieu, mais surtout de les adorer et donc d’identifier Dieu avec ce qui était censé le représenter. C'est pourquoi nous sommes appelés à adorer Dieu en esprit et en vérité (Jean 4.24).

Comprenons que l’homme ne peut réellement connaître son Créateur que par la manière dont il s’est lui-même révélé, d’abord par ses paroles, puis par l’incarnation de Jésus-Christ qui est selon Colossiens 1.15: l’image du Dieu invisible. 

En Jésus, Dieu s'est révélé à nous, mais l'incarnation divine tel un dépouillement volontaire, n'altéra aucunement la divinité du Christ. Jésus prit lui-même une forme de serviteur en devenant semblable aux hommes, et il retint ainsi à l'intérieur de ses limitations humaines la divinité qui était la sienne, que l'on voit surgir à certains moments notamment dans les miracles qu'il accomplissait.

A ce propos l'apôtre Jean écrira dans Jean 21.25 "Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses ; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu’on écrirait."   

Comment alors penser que notre connaissance de la Trinité puisse être exhaustive...? 

Restons humbles tout en demeurant profondément attachés à la révélation que Dieu a bien voulu nous accorder sur lui-même. 
Bannissons donc toutes les formes d’arrogances spirituelles...!    

Quand le Dieu incommensurable se révèle à des hommes profondément limités, il se place volontiers à l'intérieur de certaines limites pour leur permettre de mieux l'appréhender. 
Cependant croyons que notre Dieu est plus grand que ce que nous pouvons imaginer et que toutes les définitions que nous avons de lui ne sont que parcellaires.
Past. Xavier LAVIE